Etes-vous récemment sortis faire des courses alors que vous étiez épuisés par votre maladie chronique ? Ou êtes-vous allés en cours ou au travail, même si vous aviez mal partout, les symptômes se rappelant à vous ? Bravo, vous pouvez être fiers de vous ! J’espère que le soir venu, en vous couchant, vous avez relu votre journée avec satisfaction et fierté, celle de vous dire qu’une fois de plus, vous aviez réussi en dépit de la maladie. Même si ce que vous avez fait vous paraît insignifiant ou ridicule. Même si vous avez l’impression de ne pas avoir fait grand-chose.
Célébrer les petites victoires du quotidien pour avancer
Célébrer les victoires, même celles qui paraissent petites, est crucial dans une maladie chronique pour valoriser ce que l’on arrive à faire, et ainsi ne pas se focaliser sur ce qui n’est plus possible. Je ne parle pas ici d’un optimisme béat qui ferait fi de la réalité de la situation. Célébrer ses victoires, c’est reconnaître de façon réaliste que certaines tâches ou actions sont devenues plus difficiles avec la maladie, c’est accepter cette nouvelle situation. Mais c’est aussi ne pas se laisser abattre par la maladie, et continuer à avancer, même dans les moments plus difficiles.
Une victoire pourra être quelque chose de tout simple, comme aller acheter son pain à la boulangerie un jour où l’on a des vertiges, ou de plus compliqué, comme voyager en fauteuil roulant. Mais toutes les victoires auront cela de commun qu’elles ont été autant d’occasions de se dépasser et de dépasser la maladie, d’aller au-delà de ce que les autres et nous-même pensions pouvoir faire. C’est se dire : « Oui, aujourd’hui, je peux être fière de moi, j’ai fait le meilleur possible de ma forme physique du jour. »
Relire pour se sentir mieux
Célébrer ses victoires est une variante de cette tendance actuelle qui conseille de relire sa journée en mettant en relief ses points positifs, mais insiste plus sur ce que l’on arrive à faire en dépit de sa maladie.
Quand je ne vais pas bien, reconnaître ce que j’ai réussi à faire malgré tout me permet de moins céder à la déprime passagère que me cause une dégradation de mon état physique. Si j’ai réussi à faire au moins une chose qui dépassait un peu mes limites du jour, j’ai moins cette impression de journée gâchée que me laissent parfois les journées où j’ai seulement réussi à regarder des séries ou lire des BD…
Quand cela va mieux, l’exercice de relecture a une double utilité. Cela permet tout d’abord de justifier les symptômes qui se sont accentués en fin de journée à cause d’un trop-plein d’activité – c’est un risque auquel je succombe facilement – et ainsi de ne pas complètement oublier que l’on est malade et qu’il ne faut pas négliger de prendre soin de soi, même lorsque cela va mieux. C’est aussi un moyen d’amélioration à moyen terme de l’estime de soi. En effet, les victoires des phases où cela va mieux sont souvent plus grandes, plus impressionnantes par rapport aux limites imposées par la maladie. Ce sont autant de choses qui paraîtront bien lointaines lorsque cela ira à nouveau moins bien. Cela m’aide toujours dans ces moments-là, de repenser à tout ce que j’ai pu réussir à faire, en me disant que cela reviendra, même si cela prendra peut-être du temps.
C’est aussi prendre soin de soi dans la maladie que de relire ses victoires et de ne pas focaliser seulement sur les faiblesses provoquées par la maladie. Alors, n’hésitez plus, célébrez vos victoires et soyez fiers de vous-mêmes, de ce que vous faites malgré et en dépit de la maladie !